Contribution d'un collègue...

Jacques Lubczanski (un collègue de Créteil)

 

En attendant, voici ma première contribution au débat sur les nouvelles épreuves, ou plutôt au combat contre la mise en place l'an prochain de ces nouvelles épreuves, en deux citations :
1
"Concrètement, du point de vue de la méthode d'analyse, cette posture commande de respecter le principe de littéralité : devant une oeuvre, je pars toujours de ce que je vois et de ce que j'entends. Plus précisément : la matière de l'analyse, c'est « ce que je ne peux pas ne pas voir », « ce que je ne peux pas ne pas entendre. C'est sans doute le plus difficile à faire sentir aux étudiants : l'exigence d'être attentif, d'en rester à l'attention sans chercher le refuge facile du sens « tout prêt » (intrigue, psychologie, contexte extérieur au film). Faire sentir, et non faire comprendre. Faire sentir, en répétant l'expérience esthétique. Par l'exercice : en mettant les étudiants à la place de l'analyste, en leur faisant parcourir ce chemin, ce tâtonnement. Par l'exemple : en leur présentant des exemples d'analyses en actes - et non en leur livrant le produit d'une analyse dont le travail est laissé dans l'ombre.

Le bricoleur contre l'ingénieur. Enseigner le cinéma, c'est donc créer des conditions expérimentales, susciter des aventures de pensée, puis de parole ou d'écriture. Tout le contraire du programme à effectuer, de la méthode a appliquer. Il ne doit pas y avoir d'anticipation, de calcul, pas de fin fixée en amont de l'analyse. La création d'une oeuvre déborde toujours l'anticipation, le projet. Il doit en être de même pour l'analyse de l'oeuvre. Partir à l'aventure, livré à l'analyse en acte. Ne pas produire un savoir, mais « bricoler » une pensée."

Extrait de "L'Approche esthétique dans l'enseignement du cinéma"
COSTA Fabienne, NEYRAT Cyril
http://www.entrelacs.fr 

2
une citation de Godard : 

"Il faut parler venant du film, et non allant au film"

(Avenir(s) du cinéma, Entretien avec Jean-Luc Godard, 
in "Théories du Cinéma", Ed. Cahiers du Cinéma, 2004 p.228)

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